Un plan de circulation vélo a été choisi pour la rue Gambetta à Sablé-sur-Sarthe début février 2023. Critiquant la méthode employée, les opposants restent sur leur position.
Après la divulgation des résultats de la consultation publique lancée par la mairie de Sablé-sur-Sarthe quant au plan de circulation à adopter pour vélos et autos rue Gambetta, riverains, commerçants et élus, défavorables au projet, ne décolèrent pas.
Le point sur un projet qui va encore beaucoup faire parler.
Trois projets présentés
Souhaitant aménager des pistes cyclables dans cette partie du centre-ville, la municipalité avait avancé un premier projet qui avait engendré la colère de plusieurs usagers et commerçants. Une pétition avait été lancée fin septembre 2022.
Admettant s’être trompés sur la méthode, Nicolas Leudière, maire de Sablé-sur-Sarthe, et son équipe avaient ensuite organisé une réunion publique début novembre.
Trois projets avaient alors été présentés :
- mettre la rue Gambetta à sens unique avec la création de deux bandes cyclables de chaque côté et sans supprimer de stationnement ;
- garder un double sens de circulation pour les voitures en créant une bande cyclable à double sens avec la suppression de 25 places de stationnement ;
- conserver un double sens de circulation pour les voitures avec une voie vélo sur toute la longueur, en supprimant 25 places de parking.
Par la suite, une 4e proposition a été ajoutée, où les Saboliens pouvaient voter : « peu importe ».
Les élus de l’opposition, eux, regrettaient qu’aucune option « ne rien changer » ne soit proposée.
La volonté de garder un double sens
Après un mois et demi de consultation, mercredi 1er février 2023, les élus procédaient au dépouillement et à l’annonce des résultats, en ne prenant en compte que les avis des habitants de Sablé-sur-Sarthe.
425 réponses ont été analysées (la ville regroupant environ 12 500 habitants). Le deuxième projet a remporté les suffrages avec 314 voix.
En revanche, seulement 58 voix ont été obtenues pour le premier projet qui avait été initialement porté par la municipalité.
À la fin de la réunion, le maire avait précisé vouloir « travailler avec un bureau d’études et les services pour mettre tout cela en route avant l’été ».
Pourquoi écarter les non-Saboliens ?
Plus de deux semaines après ces annonces, les opposants au projet conservent leur position.
Pour eux, la municipalité a organisé « un simulacre de consultation publique« , pointant que seuls l’avis des Saboliens ont été pris en compte. « Pourquoi ce choix ? C’est une vraie question », lance Philippe Mercier.
Avant d’être rejoint par un autre élu de l’opposition, Jean Distel : « Sablé est une ville-centre où des non-Saboliens viennent consommer, travailler. C’est toute une partie qui a été exclue du débat démocratique ».
« Travailler en concertation »
Jean Distel souligne que jamais « un plan global de mobilité douce n’a été évoqué en conseil municipal. Il n’y a pas de projet d’ensemble du territoire présentant dans quel sens on pourra circuler, si on aménage des pistes ou des bandes cyclables… C’est pourtant un préalable indispensable avant de faire des travaux .
Il poursuit en insistant sur la nécessité de concerter « les autres communes de la CdC du Pays sabolien qui, depuis le 1er juillet 2021, a la compétence mobilités. On compte aussi un chargé de mission qui doit être recruté et qui travaillera aussi pour le Pays fléchois ».
Le Pays Vallée de la Sarthe ayant également « un schéma vélo en cours de réalisation, comment peut-on se recroqueviller sur nous-mêmes ? », se questionne Jean Distel.
De son côté, Rémi Mareau, également élu dans l’opposition, se questionne sur le montant des dépenses prévues, d’autant que ces aménagements seront mis à l’essai durant un an.
« Mesurer l’impact du projet »
Parmi les autres raisons avancées pour demander l’arrêt du projet, la suppression de 25 places de parking. Commerçante sur la place Raphaël-Elizé, Paulette Tonnelier, souligne : « on a besoin de trafic et de stationnement ».
Par ailleurs, les travaux dans le cadre de ces nouveaux aménagements pourraient entraîner une baisse du chiffre d’affaires des enseignes aux alentours, jusqu’à la rue Carnot.
Pour Rémi Mareau, il manque également une étude d’impact, autant par rapport à l’économie locale qu’à la planète.
Concernant l’empreinte carbone, l’élu n’a connaissance d’aucune étude. « Est-elle positive ou négative ? Il faut se poser la question. »
Article a retrouver dans les Nouvelles.
A bientôt,
David